Bex : “Je m’amusais à trouver cet équilibre entre le vide et le plein”
Rencontre avec Bex, une artiste parisienne à la recherche de l’équilibre entre le vide et le plein. Elle nous parle ici de sa démarche artistique, avec beaucoup d’humour et de douceur.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Axelle Bex, j’ai 31 ans, je suis parisienne. Passionnée par la création, j’aime dessiner et colorier depuis que je suis petite. D’ailleurs, j’avais reçu un prix artistique de la Mairie de Paris quand j’étais en primaire (rires). Pour comprendre mon nom d’artiste, c’est assez simple : Bex est mon nom de famille. Il est à la fois court et impactant phonétiquement. J’ai ajouté le mot “Factory” pour désigner mon compte Instagram et mon site internet car ils constituent un peu ma manufacture créative, l’atelier où je peux libérer ma créativité.
Comment définirais-tu ton travail ?
En général, pour décrire mon travail je mets en avant le terme de “motifs graphiques”, c’est ce qui le caractérise vraiment. J’ai un univers graphique à la croisée du street art et de l’art aztèque. Je dessine au crayon, au stylo, au Posca et je peins. J’aime varier les supports, faire des personnalisations sur un mur, une boîte, un vase, une lampe, des baskets… Je partage beaucoup mon travail sur Instagram. J’aime l’idée de pouvoir poster ce que je veux (projet fini, making-of, brouillon, extrait…) et avoir le retour des personnes qui s’intéressent à ce que je fais. C’est très valorisant et stimulant de recevoir des avis au fil de ses créations.
Tu as un univers graphique bien défini et tes réalisations sont un équilibre entre le vide et le plein. Comment en es-tu arrivée là ?
Au départ, c’est parti d’une envie de couvrir une surface. Je remplissais des enveloppes et je m’amusais à trouver cet équilibre entre le vide et le plein dans mes motifs. Aujourd’hui, cette recherche est une part importante de mon travail. J’ai parfois une frustration à ne pas tout remplir dans mes projets. Dernièrement, j’ai dessiné sur le mur d’une pièce à vivre mais seulement sur une partie. Le résultat était chouette et cela me permet d’apprendre à explorer d’autres rendus. L’équilibre de mes créations se trouve aussi dans la répartition des couleurs et des formes. Globalement, j’aime apporter de bonnes énergies et de la lumière à travers mes créations.
Pourquoi cherches-tu cet équilibre et comment parviens-tu à l’atteindre ?
Je ne sais pas vraiment d’où ça vient. Peut-être que je cherche à remplir l’espace pour combler un vide et trouver un équilibre. Je n’y réfléchis pas vraiment, je crée plutôt de manière instinctive donc ça se fait assez naturellement. J’ai aussi un côté un peu maniaque : lors de la réalisation, j’ai beaucoup de plaisir à créer mais une fois devant le rendu final, je peux tout déchirer si ça ne me plaît pas. En réalité, je ne pars pas en me disant qu’il faut absolument que je trouve l’équilibre parfait : je pars d’un espace lisse et nu et j’essaie de créer un rendu esthétique à mes yeux.
Tu varies beaucoup les supports, qu’est-ce qui te plaît là-dedans ?
J’adore dessiner sur des supports différents pour voir comment mes motifs et mon univers graphique peuvent se décliner. Je m’amuse en essayant sur tout type de surface mais ces créations sont réalisées de manière très artisanale et elles sont uniques. J’ai maintenant envie de passer à l’étape suivante, en proposant ces idées de déclinaisons à travers des collaborations par exemple.
Qu’est-ce qui t’intéresse dans le fait de réaliser des commandes personnalisées ?
Donner vie aux attentes d’un client en y apportant ma touche créative est un défi très stimulant. C’est génial de pouvoir concrétiser une idée abstraite. Pour moi, c’est vraiment un mix parfait entre cadrage et liberté : un brief de départ, puis carte blanche sur le reste.
Quelles sont tes influences ?
Certains univers me touchent particulièrement en termes d’esthétique et d’ambiance. J’aime les univers très colorés comme celui de William LaChance, l’équilibre des objets en céramique de Sarah Nedovic Gaunt et la beauté des corps en mouvement des chorégraphies de Mike Tyus. Étant très sensible à la lumière, j’adore l’univers de Zoé de Las Cases que j’ai découvert il y a quelques années. Le Palais de Tokyo à Paris est aussi un lieu qui m’inspire : un emplacement d’exception et de vastes espaces dans lesquels il est très agréable de se perdre plusieurs heures.
Quels sont tes futurs projets ?
J’ai un projet d’exposition en septembre et j’envisage de vendre des toiles et des créations en ligne bientôt. J’aimerais aussi développer la réalisation de fresques murales et mettre en place des collaborations avec des entreprises.
Retrouvez Bex sur son site internet et ses comptes Instagram et Facebook.
Propos recueillis par Roxane Thomoux
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